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  De la bouillie de blé-noir,
Et des bastonnades de tout côté ;

  De la bouillie d’avoine,
et des bastonnades après elle.

  Le vieux le Carvec s’en va dîner,
Avec une vieille herse sur le dos,

  Un sabot contre le trou de son derrière
Pour le faire hâter fort.

  Notre-Dame de Coatnévélé,
Crêpes de froment et hydromel,

  Au mois de mai, des pommes vertes.
Celui qui sait en dira plus long ;

  Tamtibidoujen, tamtibidei !
Le vieux Le Carvec est un fier gars !


Chanté par Marie Feutren,
à Kerbors, 1888.
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PETITE VACHE DU BON DIEU[1]
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Petite vache du Bon Dieu, jetez (répandez) votre sang,
Ou je vous jetterai par dessus le bois,
Pour chercher votre mère et votre père ;
Ils sont là-bas, contre le buisson,
Leurs mains dans leurs poches,
Près de mourir de froid ;
Ils sont là-bas, près de l’étang,
Tenant chacun une baguette blanche

  1. C’est la coccinelle, petit coléoptère vulgairement appelé bête du bon Dieu, et dont les enfants font l’objet d’un jeu, qui consiste en ceci : l’insecte, placé dans un crachat, sur la paume de la main, colore le liquide légèrement en rouge, au bout de quelques minutes, par la dissolution du duvet qui recouvre ses ailes extérieures. Les enfants, chantent, pendant ce temps, les huit premiers vers de cette pièce, persuadés que c’est son sang que l’insecte répand. Le reste du morceau est une variante d’une version du Gousperou ar Raned.