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L’HÉRITIÈRE DE CHEZ JACQUES
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Quel navrement, quelle tristesse
Il y a dans la paroisse de Trégourez !
   Oh ! Jopopo, landadiron,
Landadiron, landadiron, ladiron, ladiron !

   Chez Jacques, on a perdu le chien,
Et l’héritière, de la maison.

   A partir du lundi jusqu’au vendredi,
L’héritière n’avait pas mis le pied au logis.

   Le samedi matin, de bon matin,
Fut rendue l’héritière à son père.

   — Tenez, beau-père, voilà votre fille !
Je ne sais pas si elle est vierge.

   A la Petite-ville je l’ai trouvée,
Parmi une bande de polissons.

   Louis le Cogant, le vieux coq,
Passait avec elle la nuit.

   Alors, on l’envoya au couvent,
Pour la cacher de Louis Le Cogant.

   Au couvent, quand on l’eut envoyée,
(On s’aperçut que) son tablier avait racourci.

   On lui donna, pour rentrer chez elle, un coup de fouet,
Qu’elle pût attacher le long de son tablier.

   Les couvents ne sont pas faits
Pour les filles engrossées.

   Et la queue de la pie sur la haie,
Voilà terminée ma chansonnette !

   Et la queue de la pie sur la grand’route,
Celui qui en sait plus long chantera encore !


Marie Louise Le Goff, de Locmaria Kemper.
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