Page:Luzel - Soniou Breiz Izel vol 1 1890.djvu/353

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


   René Lambal, quand il a entendu,
A plein bras l’a étreinte :

   — Cessez, René, de m’enlacer,
Sinon j’appellerai les gens du vicaire.

   — Appelez vicaire, appelez recteur,
Une fille jolie j’aime en mon cœur.

   — Laissez-moi, René, m’en aller d’ici,
Venez me demander, à ma mère.

   Laissez-moi, René, aller à la maison,
Et venez me demander tantôt.

   La jeune fille disait
A la maison, à sa mère, quand elle arrivait :

   — Si René Lambal vient ici,
Ma petite mère, cachez-moi de lui,

   — Taisez-vous, ma fille, ne pleurez pas,
Je vous enseignerai un secret ;

   Je vous enseignerai un secret
Qui détachera de vous les gars.

   Quand vous irez filer, après souper,
Emportez un petit piège ;

   Emportez un petit piège
Et tendez-le dans votre giron.

   René Lambal bonjourait,
Chez sa maîtresse quand il arrivait :

   — Bonjour et joie à tous, en cette maison,
A-t-on fini de souper, ici ?

   — Oui-da, René, le souper est mangé,
Approchez-vous donc du feu.

   — Je vais m’asseoir ici,
Près de ma douce, qui file.

   Près d’elle quand il a été assis,
Sa main dans son giron il a mis ;

   Lui de mettre sa main dans son giron,
Et de se détendre le petit piège.

   Lui de pousser un cri aigu,
Et de ne faire qu’un saut dans la cour.