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Une rose des plus belles
   Sur sa tombe a poussé,
Au dire des jeunes gens,
   (C’est) là rose du bonheur.


Chanté par Jeanne Kerguiduf, à Taulé, 1850.
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L’HÉRITIÈRE DE PENNANEC’H
(PREMIÈRE VERSION)


   La pire œuvre que je fis jamais
Ce fut coucher avec un moine ;

   Avec un moine j’ai couché,
Celui-là m’a perdue.

   N’importe où je marche, par mon pays,
On m’appelle moinesse.

   Je m’habillerai en passementerie,
En or jaune ou en argent,

   Et j’irai alors à Paris
Saluer le roi Louis.

   Sitôt que j’entrerai en ville,
Tremblera le pavé tout entier,

   Si bien que dira le roi :
— Jésus ! il arrive (toute) une armée !

   Ce n’est pas une armée que c’est,
L’héritière de Pennanec’h je suis.

   C’est moi l’héritière de Pennanec’h,
Qui suis propriétaire de maint lieu,

   Et qui suis depuis longtemps en marche
Cherchant un (homme) qui m’épouse.

   Je ne trouve personne capable de le faire
A moins que ce ne soit vous, mon Roi !