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Que je vous épouserais (encore) avec une amour parfaite !
— Mes parents commencent à vieillir et à devenir caducs,

Et ils seraient ruinés, si je les quittais ;
Il n’est pas juste que je me marie contre leur volonté.

— Ça, ma maîtresse jolie, dites-moi donc,
Après la mort de vos parents, que deviendrez-vous ?

— Si j’avais eu du bien, comme hélas ! je n’en ai pas,
C’est au couvent que j’eusse souhaité d’aller.

— Si c’est au couvent que vous désirez aller,
Je vous ferai religieuse, dans le couvent que vous voudrez ;

Je vous ferai religieuse, sous un habit blanc,
Et je me ferai prêtre, sous une soutane...

Je vais encore une fois jusque chez ma maîtresse,
Et quand j’y perdrais ma peine, je l’ai fait bien souvent !

J’ai été chez ma maîtresse, jusqu’à la porte de son cœur,
Je n’y ai pas trouvé ombre de consolation ;

Un cœur triste et en captivité,
C’est tout ce qu’il y a chez ma maîtresse, quand je vais jusqu’à elle.

Pourtant je peux en toute vérité dire
Que j’ai fait la cour à la fleur des filles ;

Que j’ai fait la cour, sans mépriser personne,
(A une fille telle) que je ne pourrai trouver sa pareille
_____________________________ (nulle part) où je passerai.

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