Qu’il est bon de corriger la nature ;
Qu’il est bon de corriger la nature,
De ne donner sa tendresse qu’avec mesure.
Jamais il n’a fait de pluie qui ne cessât,
De vent violent qui ne diminuât.
Tendresse chaude entre deux êtres
Avec le temps se refroidit.
Mieux vaut tendresse plein la main,
Que des biens plein le four ;
Avec la tendresse il y a plaisir,
Et avec les biens (il n’y a que) reproches.
La beauté de ma maîtresse est grande :
Deux joues roses, deux yeux bleus,
Et une bouche si séduisante
Que cela me fait mille biens de la voir.
Une paire d’yeux sont dans sa tête
Aussi clairs que de l’eau dans un verre ;
Son front est comme une moitié de lune :
Du fond de mon cœur je l’aime.
Comme une noix de muscade
Est le petit cœur de ma maîtresse ;
Avec la noix il y a bonne odeur,
Amour de fille est chose exquise.
Quand je serai gravement malade, sur mon lit,
Conduisez ma douce jusqu’à moi,
Et si elle ne me rend la santé,
Je n’ai pas besoin de (chercher) autre remède ;