— Un Dieu est dans le ciel, qui nous voit et nous entend ;
Nous ne saurions où aller pour nous cacher de lui.
Pendant un court instant, nous aurions du plaisir,
Et après, nous aurions tous deux beaucoup d’affliction.
— Je vois la nuit qui devient trouble et le soleil baisser ;
Au revoir, bergère, puisque je ne suis pas à votre gré !
— Au revoir, monsieur, et merci à vous !
Dieu nous donne à tous deux chacun une bonne aventure[1] !
BERGERETTE.
En haut et en bas, au long des bois,
Il y a là une bergère,
Si bon, la jolie bergère,
Si bon la belle jolie !
Elle chante si joliment, si doucement !
C’est la voix d’une petite demoiselle que la sienne.
Le fils du Roi disait :
— Sellez-moi ma haquenée ;
Sellez-moi ma haquenée,
Que j’aille aux bois me promener.
— Bergère, chantez une chanson,
Celle que vous chantiez à l’instant.
— Hélas ! je ne puis plus chanter
Tant j’ai regret à mon frère le plus jeune !
Tant j’ai regret à mon frère le plus jeune
Qui est sur la mer à naviguer !
- ↑ Le souhait de « bonne aventure » est, en Bretagne, un souhait de prochain mariage