Et, de mettre sa tête dans le pot,
Et sa queue dans le lait baratté,
Et de commencer à laper du lait,
Puisque la servante n’y prenait garde.
— « Lape-lape ! fait le chat,
A mon cœur cela fait grand bien ! »
Elle (la servante) entre dans une telle colère,
Qu’elle jette le lait sur l’aire de la maison.
Le pauvre chat demeure abasourdi,
De voir quel saut il a eu,
« — Allons, dit-elle, Olivier Frédon,
Cherchez les sonneurs pour sonner,
Et cherchez le bombardaire,
Et les jeunes gens de la ville,
Pour venir faire une chanson au chat,
Qui est resté fort évanoui ! »
Quand les choses commencent à aller bon train,
Le chat commence à bouger ;
Et le voilà d’aller, en grande liesse,
Sauter au milieu de la danse.
Un gentilhomme passa,
En carriole, sur la grand’route ;
En voyant le divertissement,
Il sortit de sa carriole ;
De son carrosse il sortit,
Pour danser, sur la grand’route.
— « Ça, dit-il, maître Nicolas,
Combien me coûtera votre chat ?
Assez d’argent j’ai pour le payer,
Et je veux l’avoir, absolument. »
Cinquante écus, en argent blanc,
A été vendu Moutic, c’est chose sûre.
Voilà Moutic parti pour Paris ;
Il ne reviendra plus sur ses pas ;
Et (voilà) les jeunes gens contristés,
Et les sonneurs navrés !
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