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L’ivrognerie est la mère d’un grand nombre de péchés. Avez-vous donc trop d’argent ? Videz votre bourse, alors, en faisant l’aumône, car, quand vous êtes ivres, vous commettez des adultères et abusez des filles. Dans sa jeunesse, le seigneur Priam (c’est Œdipe) alla au cabaret, après la messe, et s’étant enivré, il tua son père et se maria avec sa mère et eut d’elle quatre fils et trois filles, et, au bout de sept ans ou un peu plus, sa femme, qui était sa mère, mourut, et, dans un songe, son père lui reprocha sa mort et souhaita qu’il devînt aveugle. Alors, il eut un grand repentir, et il quitta son pays avec ses trois filles, ses fils étant devenus cacous (lépreux). Priam pleura tant qu’il en devint aveugle. Il fut un peu consolé par ses filles, qui le conduisaient ; cependant la colère de Dieu n’était pas encore tombée. Ses filles désirèrent avoir maris. L’aînée dit à ses deux sœurs : « Nous avons perdu tous nos biens ; personne ne nous regarde et nous sommes comme des mendiantes conduisant un aveugle. Si vous le trouvez bon, nous achèterons du vin, et, quand il sera ivre, chacune de nous dormira avec lui, à son tour. » L’avis fut trouvé bon par les deux autres, et l’aînée dormit avec son père, la première nuit ; le lendemain, la puînée, puis la troisième. Les trois filles devinrent enceintes. L’enfant de la première fut bossu, celui de la seconde boîteux et celui de la troisième sourd. Dans un songe, le père connut son nouveau péché. Alors, il renvoya ses filles maudites, et, seul désormais, sans avoir même un chien, il marcha par le pays, jusqu’à l’heure de sa mort. Par cet exemple, il nous est montré que le péché est toujours puni[1].

Au mois d’octobre, on sème le blé et pendant le carême, on fait pénitence. Aujourd’hui, nous prierons tous les saints pour les âmes des morts. Priez, priez encore Dieu d’avoir pitié de vous.

Je me rappelle que Annaïc Gwisarn a perdu sa génisse. Il faut que celui qui l’a trouvée la ramène à cette pauvre femme, et vous

  1. C’est l’histoire des filles de Loth, avec cette différence que, dans la Bible, elles ne sont que deux, et qu’il n’est pas dit que leurs enfants naquissent infirmes.