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grand ami, l’accompagna. Philippe et Jean restèrent pour bâtir la chapelle. Ils allèrent de tous côtés chez les habitants du pays, pour les prier de leur venir en aide, et tous leur donnèrent quelque chose, selon leurs moyens : les uns des chevaux et des charrettes pour charroyer des pierres ; d’autres donnèrent du bois et d’autres de l’argent ; d’autres, comme les maçons, les charpentiers, les couvreurs, vinrent travailler eux-mêmes, et de cette façon fut construite une belle chapelle, en peu de temps.

Quand notre Sauveur revint, un samedi soir, tout était terminé ; il ne manquait plus qu’une croix sur le sommet du clocher. Le dimanche matin, saint Philippe dit à saint Jean et à saint Pierre :

— Nous avons oublié une chose : il manque encore une croix sur le haut du clocher ; il faudra en mettre une, avant de prier notre maître de bénir la chapelle.

— C’est vrai, répondirent les deux autres ; mais c’est aujourd’hui le dimanche, et le maître, vous le savez bien, nous a bien recommandé de ne pas travailler ce jour-là.

— Je le sais bien ; mais, poser une croix sur le sommet du clocher d’une chapelle, ce n’est pas travailler ; cela peut très-bien se faire un dimanche.