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— Ce n’est pas de la sorte, mon brave homme, que l’on parle à mon maître, car sachez bien que c’est le premier forgeron qui soit au monde, et qu’il n’y en a pas un autre qui l’égale, ni même qui en approche.

— Comment donc faut-il parler à votre maître ?

— De cette façon, le chapeau à la main : « Salut à vous, grand forgeron, maître forgeron, le premier des forgerons ; auriez-vous la bonté de me permettre de faire une trempe saine sur votre enclume ? »

— C’est bien, répondit notre Sauveur ; je vais alors lui parler comme vous dites.

Et, son chapeau à la main, il dit :

— Salut à vous, forgeron, maître forgeron, le premier des forgerons ; auriez-vous la bonté de me permettre de faire une trempe saine sur votre enclume ?

— Avec plaisir, à présent que vous me parlez comme il convient, répondit le forgeron.

La mère du forgeron, vieille et caduque, se chauffait auprès du feu. Jésus-Christ la pria de s’éloigner un peu, et, prenant alors la fiancée de saint Pierre, il la jeta dans la fournaise.

— Jésus, que fais-tu là, méchant ? s’écria la mère du forgeron en voyant cela.

— Laissez-moi faire, grand’mère, et ne vous