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VII


la fiancée de saint pierre.


Une autre fois, ils étaient encore tous les trois en route, et ils parlaient de choses et d’autres, tout en marchant.

— Il faut que tu te maries, Pierre, dit tout à coup notre Sauveur.

— Me marier, à mon âge, maître ?




pour aider ses valets à battre le grain sur l’aire. Et comme ils ne se pressaient pas, elle prit un bâton et se mit à frapper sur celui qui était couché sur le devant du lit. C’était saint Pierre. Puis elle alla surveiller ses hommes, en disant qu’elle reviendrait, s’ils tardaient à se lever. Ils ne se levèrent pas, étant fatigués de la veille. Mais comme saint Pierre se plaignait des coups qu’il avait reçus, Jésus-Christ lui dit de passer au milieu et prit sa place sur le devant. La vieille revint bientôt à la charge, et ce fut le bon Dieu qui, cette fois, sentit le poids de sa colère, et surtout de son bâton.

Saint Jean, qui était dans la ruelle du lit, échangea alors sa place contre celle de saint Pierre, sur la demande de celui-ci, qui espérait se mettre à l’abri des coups. Mais il n’en fut rien, et les coups tombèrent encore sur lui, la vieille prétendant que le plus âgé devait le bon exemple aux autres.

J’ai aussi trouvé cet épisode en Basse-Bretagne, dans une autre version qui ne diffère que sur ce point seulement de celle que je donne ici.

Cf. aussi la version de E. Ernault, Revue celtique.