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si longtemps prisonnière sur ton fauteuil. Va-t’en vite ! va-t’en !

Et on lui ferma la porte au nez.

— Ah ! voici qui est drô1e ! dit Sans-Souci ; on ne veut de moi ni dans le paradis, ni dans l’enfer ! Il faut que je frappe encore à cette autre porte qui est là, au milieu ; peut-être me recevra-t-on là ?

Et il alla frapper à cette troisième porte. C’était celle du purgatoire : Dao ! dao ! dao !

— Qui est là ? cria une voix de l’intérieur.

— Moi, Sans-Souci.

— Sans-Souci ! va-t’en, va-t’en vite, malheureux ! Tu nous as envoyé tout l’enfer ! Va-t’en vite ! va loin d’ici !

— Décidément, on ne veut de moi nulle part ! se dit Sans-Souci, bien embarrassé de savoir où aller. Je ne peux pourtant pas rester ici seul, dehors... Il faut que je trouve un logement quelque part, il n’y a pas à dire. Je vais encore frapper à la porte de saint Pierre ; il a, malgré tout, l’air bonhomme, et je trouverai bien quelque moyen de me faire ouvrir sa porte.

Et il alla frapper de nouveau à la porte du paradis : Dao ! dao ! dao !

— Qui est là ? cria saint Pierre.

— Moi, monseigneur saint Pierre, répondit Sans-Souci.