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— Jésus ! que dites-vous ? Je viens de les mettre sur mon nez.

— Oui, mon enfant, il y a cinq cents ans, et vous trouvez le temps court, à ce que je vois.

— Grand Dieu ! et moi qui devais être de retour de mon voyage, dans un an et un jour, sous peine de mort.

— N’ayez pas d’inquiétude à ce sujet ; venez, et je vais vous faire voir votre roi et votre maître aussi, qui sont ici depuis longtemps.

Et il le conduisit à la porte du paradis, qui était entrebâillée, et lui montra son roi et son maître, sur des sièges en or, couronnés de gloire et environnés d’une lumière éclatante. Au-dessus d’eux, Joll remarqua un autre siège plus beau, mais qui était vide.

— Pour qui est cet autre siège au-dessus d’eux, et qui brille comme le soleil ? demanda-t-il.

— Pour vous-même, mon fils, lui dit saint Pierre, et avant un an d’ici, vous viendrez vous y asseoir.

— Serait-ce vrai, mon Dieu ?

— Comme je vous le dis ; mais allons-nous-en, à présent.

— Oh ! laissez-moi encore contempler mon siège.

— Voici cent ans que vous êtes à le regarder, et il me semble que c’est assez ; allons-nous-en.