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gravir. Ils étaient charmants, avec leurs robes blanches, et leurs cheveux blonds et bouclés. Ils montaient presque jusqu’au sommet ; mais au moment d’y mettre le pied, ils roulaient jusqu’au bas, tenant à la main des poignées d’herbes arrachées, dans leur chute. Et ils recommençaient de monter, pour dégringoler encore.

Voyant venir un homme, ils coururent à lui, comme un essaim d’abeilles, en disant :

— Emmenez-moi avec vous ! emmenez-moi avec vous !

Il en prend trois, un sur chaque épaule et un autre qu’il tient par la main, et monte avec eux. Il n’avait plus qu’un pas ou deux à faire pour arriver au sommet, lorsqu’il dégringole aussi avec les enfants, jusqu’au pied de la montagne. Il recommence une seconde, puis une troisième fois, avec trois autres enfants, et n’est pas plus heureux. Voyant alors qu’il ne peut atteindre le sommet de la montagne avec des enfants, il essaie d’y arriver seul et y réussit facilement.

Il vit là un beau calvaire et s’agenouilla sur les marches de pierre pour prier. Notre Sauveur était toujours sur la croix ; il n’était pas encore mort, et le sang coulait de ses blessures et tombait sur la terre.

Après avoir prié et versé des larmes abondantes, Joll se leva pour aller plus loin. Il