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— Mon Dieu, dit-il, comment pourrai-je jamais franchir cette haie, fatigué et faible comme je le suis ? Il n’y a pas à dire, pourtant, il faut essayer, arrive que pourra.

Il franchit la haie avec beaucoup de mal et tombe de l’autre côté, dans une douve remplie de ronces et d’orties, où il s’évanouit, épuisé par le sang qu’il perdait. Au bout de quelque temps, il recouvre ses esprits, et son premier soin est de s’assurer s’il n’a pas perdu sa lettre. Il l’a encore ; il reprend courage et parvient à sortir de la douve, tout sanglant, nu ou peu s’en faut, et le corps tout déchiré. Il faisait pitié à voir.

Il arrive alors dans un lieu rempli de belles fleurs parfumées, de papillons et de petits oiseaux aux chants mélodieux. Une rivière claire et limpide le traverse. Il s’approche de la rivière, s’assoit sur une pierre et trempe ses pieds dans l’eau. Il se sent aussitôt soulagé et s’endort, et rêve qu’il est dans le paradis.

En s’éveillant, il fut étonné de sentir ses forces revenues et de voir ses blessures cicatrisées.

Devant lui était le mont Calvaire, et il y voyait notre Sauveur attaché à la croix, et le sang coulait encore de ses blessures. Il se lève pour poursuivre sa route. Arrivé au pied de la montagne, il voit une foule de petits enfants occupés à la