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dans son palais, et le reçut à sa table. Vers la fin du repas, ayant bu une goutte de vin de trop, peut-être, il dit au roi :

— Vous avez, certes, un beau palais, sire, et pourtant, le mien est encore plus beau. Les portes et les fenêtres en sont d’ivoire avec des plaques d’or jaune ; la toiture est en argent blanc, et, au sommet de la plus haute tourelle, il y a un coq en cuivre doré qui bat des ailes et chante douze fois, pendant que midi sonne.

— Comment, insolent, lui dit le roi en colère, osez-vous vous moquer de moi de la sorte, dans mon palais et même à ma table ? Jetez-moi cet homme en prison.

Et aussitôt, des valets se saisirent de lui et le conduisirent en prison.

Le lendemain, Joll Kerdluz arriva aussi à Paris et alla tout droit au palais du roi. Quand il eut dit qui il était, le roi donna l’ordre de le bien accueillir et de lui donner à manger. Puis il le fit venir dans son cabinet et lui demanda :

— Est-ce que votre maître possède un beau château ?

— Oui, certainement, sire, mon maître possède un beau château, et je n’en ai jamais vu d’aussi beau nulle part.

— Vraiment ? Eh bien ! faites-m’en un peu la description.