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— Te voilà donc de retour, mon enfant ? lui dit le vieillard.

— Oui, grâce à Dieu, répondit l’enfant.

— Tu as été bien longtemps.

— Vous trouvez, mon père ? Moi, je ne le trouve pas.

— Si, mon enfant, tu as été plus de cent ans. Mais, peu importe. As-tu vu le bon Dieu ?

— Oui, vraiment, mon père, je l’ai vu, et il m’a même fait visiter son paradis, où j’ai vu de bien belles choses !

Et il essaya de raconter et de décrire une partie de ce qu’il avait vu. Puis il demanda au vieillard :

— Mais, dites-moi aussi, grand père, ce que signifient le feu que j’ai vu et le bruit épouvantable que j’ai entendu, derrière moi, en allant, dans le chemin étroit et difficile.

— C’est là, mon enfant, le purgatoire, et le feu, le bruit, les reptiles hideux et venimeux, c’étaient des artifices de l’esprit du mal cherchant à te faire revenir sur tes pas. Mais, grâce à Dieu, tu as triomphé de ses pièges.

— Et les pauvres petits enfants qui grimpaient avec moi sur la montagne et qui roulaient jusqu’au bas, au moment d’atteindre le sommet ?

— Ce sont des enfants morts sans avoir été baptisés. Ils entendent les chants des anges, et ils voudraient aller aussi au paradis avec eux ;