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— Oui, je l’ai obtenue avec beaucoup de mal ; mais enfin la voici.

Et il la présenta au brigand. Celui-ci l’examina de près, puis il la rendit à Kerloho en lui disant :

— C’est bien ; elle est en règle. Mais, dis-moi encore, as-tu bien remarqué le siège vide qui est à la droite de ton ancien maître, et as-tu demandé à qui il est destiné ?

— Oui, je l’ai bien remarqué, et l’on m’a dit qu’on vous attend pour l’occuper.

— Je le savais, — et il poussa un soupir ; — mais va, à présent, porter au fils de ton ancien seigneur la quittance et la lettre que tu as reçues de son père, puis reviens me trouver ici.

Et Fanch Kerloho se rendit au château de son jeune seigneur et lui présenta d’abord la quittance en disant :

— Voici, monseigneur, la quittance de votre père, que j’ai été lui demander dans l’enfer, où il se trouve.

— Tu mens impudemment, et je te ferai pendre ! dit le seigneur, furieux.

— Si vous ne me croyez pas, monseigneur, prenez encore connaissance de cette lettre, que votre malheureux père m’a donnée pour vous, et vous verrez que je ne mens pas.

Et il lui présenta la lettre de son père. Il la prit, l’ouvrit et reconnut avec étonnement que