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sible pour les contes, et toujours en breton. J’ai de nombreux cahiers de ces textes primitifs, au crayon, et repassés ensuite à l’encre, pour les rendre plus durables, de sorte qu’il y a ainsi deux textes identiques superposés l’un à l’autre. Plus tard, je faisais une troisième transcription bretonne, en complétant et rectifiant ce que les premières avaient d’inachevé et de défectueux sur certains points. Enfin, venait la traduction.

J’aurais voulu pouvoir donner mes textes bretons avec la traduction en regard, pour des raisons que l’on comprendra facilement, sans qu’il soit nécessaire de les exposer ici ; mais c’eût été doubler l’économie matérielle de la publication, et je n’ai pu trouver un éditeur pour accepter ces conditions.

Quant à la fidélité dans la reproduction des récits, bien que je n’aie jamais ajouté ni retranché (sauf peut-être quelques répétitions tout à fait inutiles et insignifiantes), et que j’aie partout scrupuleusement respecté la fabulation et la marche de la narration, j’ai senti parfois la nécessité de modifier légèrement la forme et de remettre, comme on dit, sur leurs pieds quelques phrases et quelques raisonnements boiteux et visiblement altérés par les conteurs. Les frères Grimm eux-mêmes, qu’on donne comme des modèles à suivre, en agissaient ainsi, et souvent avec moins de discrétion, à l’égard des contes allemands. Et puis, il est des choses qui se disent bien en breton, et qu’on ne peut reproduire exactement en français.