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Maudès se remit en route, marchant sur les traces de sa boule, qui le conduisit jusqu’au seuil de l’ermite.

— Salut, boule d’or de mon frère, dit le vieillard, en la voyant. Qu’y a-t-il de nouveau pour qu’il t’envoie vers moi ?

Maudès lui présenta la lettre du Saint-Père. Le vieillard la lut, réfléchit un peu, puis il dit :

— Restez passer la nuit dans mon ermitage, mon fils, et demain, quand mon bon ange viendra me rendre visite, selon son habitude, je le consulterai sur votre cas et lui demanderai si votre nom est inscrit sur le livre de vie.

Le lendemain, quand l’ange vint, l’ermite l’interrogea sur le cas du jeune homme, et l’ange lui répondit :

— J’examinerai le livre de vie, et je vous dirai demain si son nom y est ou s’il n’y est pas.

Et quand l’ange revint, le lendemain, il dit à l’ermite :

— J’ai examiné le livre de vie, comme je vous l’avais promis ; hélas ! le nom de votre jeune protégé ne s’y trouve pas ; il doit être sur l’autre livre, celui de mort ou de perdition !

Et l’ange s’en alla là-dessus, tout triste.

L’ermite dit à Maudès, en lui présentant une lettre et une autre boule semblable à celle du Pape :