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II
l’enfant voué au diable et le brigand qui se fait ermite.
Écoutez tous, et vous entendrez
Un conte qui est fort beau,
Et dans lequel il n’y a pas de mensonge,
Si ce n’est un mot ou deux, peut-être[1].
l y avait une fois deux pauvres gens, mari
et femme, mariés depuis longtemps. Mais
ils n’avaient pas d’enfants, ce qui les chagrinait beaucoup. Cela faisait aussi que la plus
grande union ne régnait pas toujours entre eux,
et ils se querellaient assez souvent. Si bien que la
femme s’écria, un jour, à la suite d’une de ces
scènes de ménage :
— Je voudrais avoir un enfant, dût le diable l’emporter plus tard !
- ↑ Voici le texte breton de cette formule initiale par laquelle
le conteur à qui je dois cette légende avait l’habitude de commencer ses récits :
Selaouit holl hag e hlevfet
Eur gaoz hag a zo kaer meurbed,
Ha na eûs eu-hi netra gaou
Met marteze eur gir pe daou.