l y avait une fois une jeune fille de Basse-Bretagne qui avait perdu son père et sa
mère. Son nom était Franceza Ar Bail. Il
ne lui était resté, pour tout bien, qu’une petite
maison couverte de chaume, au bord de la route,
un chat, une poulette blanche et un rouet à filer.
Quoique pauvre, Franceza était toujours gaie
et contente de son sort. Elle chantait continuellement, sur le seuil de sa porte, tout en tournant son rouet, et les passants s’arrêtaient pour
l’écouter et causer avec elle.
— Bonjour, Franceza ! Votre cœur est bien gai ! Vous chantez comme un rossignol ! lui disait-on, et autres choses semblables.
Le dimanche, elle s’habillait proprement, coiffe blanche, frais tablier de berlinge, et elle allait à la grand’messe, au bourg, comme tout le monde. Les beaux jours venus, il n’y avait pas de danseuse plus légère et plus infatigable qu’elle, aux pardons et aux aires neuves. Son père, du temps qu’il vivait, était un ivrogne, un homme de