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— Ma marraine ! ma bonne marraine, venez vite à mon secours !

Aussitôt sa marraine se trouva à côté de lui, blanche et radieuse, et calme, dans ces lieux remplis de ténèbres, de supplices et de douleurs. Et soudain, les damnés cessèrent de souffrir, et aux cris, aux imprécations, aux hurlements affreux succédèrent un grand calme et un grand silence, et le diable alla se cacher au fond de la plus profonde de ses fournaises ardentes.

— Prenez le pan de ma robe, mon enfant, dit alors la marraine à Robert, et allons-nous-en, car la promesse de votre père est maintenant accomplie, puisque vous êtes venu trouver votre parrain dans son château, où il n’a pas pu vous garder.

Robert prit le pan de la robe de sa marraine, et celle-ci, l’entraînant à sa suite, s’envola à travers les ténèbres, comme un ange blanc, laissant après elle une longue traînée de lumière. Dès qu’ils furent partis, les supplices, les tortures, les cris, les imprécations et les blasphèmes recommencèrent de plus belle.

Robert se retrouva bientôt dans la chapelle, avec sa marraine, et celle-ci lui parla alors de cette façon :

— Te voilà heureusement revenu de ton voyage dans l’enfer, mon enfant, et ton parrain