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Robert jeta un dernier regard autour de lui, cherchant toujours sa marraine, et ne l’apercevant pas, éperdu de douleur, il s’écria :

— Adieu ! ma mère !

Et il se dirigea vers la porte. Mais sa mère se traînait à ses pieds et s’attachait à ses habits en criant :

— Ne sors pas, mon fils ; reste, reste ici, sous la protection de la mère de Dieu !

— Robert ! Robert !... J’emporte ton père, si tu ne viens pas à l’instant ! . . . cria encore son parrain, dehors.

Robert fit un nouvel effort pour sortir ; mais sa mère se précipita devant lui, sortit elle-même et referma la porte sur son fils.

— Où est mon filleul ? Il me le faut ! lui cria l’étranger, furieux et effrayant à voir.

— Il est là-dedans, dit-elle, en montrant la chapelle.

— Dis-lui de sortir vite, pour que je l’emporte, car il m’appartient.

— Non, je ne lui dirai pas de sortir ; allez le chercher là-dedans, si vous l’osez.

Et le diable (car c’était le diable), furieux et rugissant, tournait autour de la chapelle, en poussant des cris épouvantables ; mais il n’osait pas y entrer.

— Eh bien ! hurla-t-il enfin, puisqu’il en est