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Et elle embrassa l’enfant et disparut.

Le lendemain, Emmanuël, proprement vêtu et tenant à la main un beau cierge, était dans l’église de sa paroisse, assistant à la grand’messe, parmi les autres enfants de son âge. Tout à coup, au moment de communier, sa marraine apparut devant lui, le regardant et lui souriant. Elle était si belle, si éclatante, que toute l’église en était illuminée.

Quand la messe fut terminée, le recteur invita Emmanuël à dîner au presbytère, avec quelques-uns de ses camarades parmi les plus sages.

Avant la fin du repas, une dame parut dans la salle, venue on ne sait comment, et visible à tous, cette fois. Elle était si belle, qu’elle éclairait tout autour d’elle, comme le soleil béni du bon Dieu.

Le recteur, troublé par cette apparition, resta muet d’étonnement quelque temps, puis il invita la dame à s’asseoir :

— Merci ! répondit-elle ; je viens chercher mon filleul Emmanuël.

— C’est donc vous, madame, qui êtes la marraine d’Emmanuël ?

— Oui, je suis sa marraine, et je viens le chercher pour venir avec moi au paradis, où il trouvera aussi son parrain.

Et elle prit Emmanuël par la main, et ils disparurent sans qu’on pût savoir comment.