La geôlière disait,
En arrivant à Keraglaz :
— Bonjour et joie à tous dans cette maison,
Le fils aîné du Glazon où est-il ?
Le fils aîné du Glazon était dans sa chambre,
Et avec lui étaient de jolies demoiselles.
La petite servante répondit
À la geôlière, quand elle l’entendit :
— Le fils aîné du Glazon n’est pas à la maison,
Il est allé à une petite affaire ;
Il y a trois jours qu’il est parti,
Et il n’arrivera pas avant trois autres jours.
— Seigneur Dieu, où est-il allé ?
Il a affaire pressée à Rennes.
Quand le fils aîné du Glazon entendit (cela),
Il descendit par l’escalier tournant ;
Il descendit par l’escalier tournant,
Et salua la geôlière.
La geôlière dit
Au baron de Keraglas, quand elle le vit :
— Prenez siège et asseyez-vous,
Tenez, baron de Keraglas, et lisez.
Il n’avait pas bien ouvert (la lettre),
Qu’il avait les larmes aux yeux.
Le baron de Keraglas disait
À sa petite servante, ce jour-là :
— Pourquoi me nies-tu (me dis-tu absent)
À des gens qui viennent me voir de si loin ?
Le baron de Keraglas disait
À son garçon d’écurie, ce jour-là :
— Attelez le cheval au coche,
Il faut que j’aille à Rennes, cette nuit.
Anne Lucas disait,
Assise à la fenêtre de sa chambre :
— Notre-Dame Marie de la Trinité,
Voilà ma vie sauve !