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LA BELLE CATOISE[1]
________


I

  J’ai une étoile cruelle (un sort cruel),
Si en a une créature au monde.

  Quand ma mère m’eût mise au monde,
Elle me porta dans une grande forêt ;

  Dans une grande forêt, loin de mon pays,
Et puis, elle me laissa là.

  La Fontenelle était avec moi,
Dont le sort ressemble au mien.

  Un bon ermite nous trouva,
Et celui-là nous instruisit ;

  Celui-là nous instruisit,
Jusqu’à l’âge de douze ans.

  Quand nous eûmes atteint l’âge de douze ans,
Nous nous dirigeâmes vers la Russie :

  Nous nous dirigeâmes vers la Russie,
Pour poursuivre notre chance et notre malheur.

  Quand j’arrivai en Russie,
Je perdis mon plus grand plaisir ;

  Je perdis mon plus grand plaisir,
La Fontenelle était son nom.

  Entre Paris et la Russie,
Il y a guerre et tristesse ;

  Il y a guerre et tristesse,
Et tout cela à cause de moi.

  J’ai traversé trois rivières de sang,
Et toutes sont à mon sujet.

  Quand j’arrivai à Paris,
J’allai servir la noblesse ;


  1. J’avoue ne rien comprendre à ce gwerz bizarre, et je ne m’explique pas comment le nom de La Fontenelle s’y trouve mêlé. — Je crains bien que ce ne soit l’œuvre d’un paysan qui s’est amusé à rimer, sans sujet ni plan, tout ce qui lui passait par la tête.