Le capitaine Rozanfaou disait,
Sur le pont de planches, à Corlai :
— La nuit est sombre et la pluie tombe,
Personne ne voudrait aller courir les filles ;
Les hommes sont en sentinelle,
Et les jeunes filles sont dans leurs lits ;
Nous choisirons à la chandelle,
Pour moi, j’aurai Mathurine Rochelan.
Mathurine Rochelan est jolie,
Mon désir est de la débaucher.
Le capitaine Rozanfaou disait,
En arrivant dans la maison du vieux Rochelan :
— Bonjour et joie à tous dans cette maison !
Votre fille Mathurine où est-elle ?
— Elle est allée apprendre le Français,
Trois lieues au-delà de Saint-Brieuc.
— Si Mathurine est où vous dites,
La petite servante, où est-elle allée ?
La petite servante, du coin du feu,
A répondu aussitôt :
— Mathurine est dans la plus haute chambre,
À fabriquer des boulets, pour tirer ;
À fabriquer des boulets ramés,
Prenez garde à votre vie, si vous voulez.
Quand le capitaine Rozanfaou entendit (cela),
Il monta l’escalier tournant :
— Ouvrez votre porte, Mathurine,
Afin que j’aille deviser avec vous.
— Vous ne viendrez pas deviser avec moi,
Ni vous, ni aucun autre capitaine soldat.
Le capitaine Rozanfaou disait
À ses soldats, là, en ce moment :