Je vois venir un jeune comte,
Ayant aux pieds des chaussures de…[2]
Ayant aux pieds des chaussures de…
Et à son manteau six rangs de passementerie ;
À son manteau six rangs de passementerie,
Trois sont d’or, et trois d’argent.
Le jeune comte souhaitait le bonjour,
En descendant sur le pavé de Linan[3] :
— Bonjour et joie à tous dans cette ville,
La grande prison où est-elle ?
La grande prison où est-elle,
Afin que le jeune comte y aille ?
La geôlière répondit,
Au jeune comte, quand elle l’entendit :
— Vous n’avez pas besoin de plaisanter,
Je trouverai prison pour vous mettre ;
Je vous mettrai dans la basse-fosse,
Où vous ne verrez ni jour ni nuit.
— Si je vais dans la basse-fosse,
Il faudra que j’aie un lit-clos ;
Il faudra que j’aie un lit-clos,
Et une jolie fille, pour la nuit.
La geôlière répondit
Au jeune comte, quand elle entendit :
— Je vous chercherai une fille des champs,
Qui vous sautera facilement au cou ;
- ↑ Je ne connais pas le mot « ar c’homblad », que m’a donné ma chanteuse ; je le soupçonne d’être quelque altération de « komt » — comte, et je traduis ainsi.
- ↑ Je ne sais comment traduire l’expression bretonne « bontou lignant, » s’agirait-il de sabots, et « lignant » viendrait-il du mot latin « lignum, » bois ? —
- ↑ Peut-être Dinan, — car je ne connais pas de ville ni de bourg en Bretagne qui s’appelle Linan.