Je voudrais être petite colombe blanche
À Keroulas, sur le toit :
Je voudrais être sarcelle,
Sur l’étang où elle lave ses vêtements,
Afin de voir ma douce héritière,
Qui lave blanc comme le lait….
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— Bonjour à vous, ma douce héritière,
Pourquoi êtes-vous lavandière ?
Assez de servantes sont dans la maison de votre père,
Pour vous laver vos vêtements.
— Je suis venue laver mon linge clair (fin),
Pour passer le temps seulement.
Seigneur de la Ronce[1], dites-moi,
Pourquoi êtes-vous venu me voir à pied ?
Assez de chevaux sont chez votre père,
Pour vous porter jusqu’à Keroulas.
— J’ai une haquenée blanche,
Avec une bride d’argent en tête,
Les coins de ses deux hanches dorés,[2]
Bonne pour vous porter, héritière.
— Seigneur de la Ronce, excusez-moi,
Je ne mérite pas d’aller à cheval ;
Mais dans un carrosse bien accoutré,
Avec huit chevaux pour le traîner ;
Je dis un carrosse doré,
Sur quatre roues d’argent.
— Petite héritière, vous êtes fière,
Et le monde parle de vous…
— Pourquoi le monde parle-t-il mal de moi,
Qui possède cinq mille écus de rente ?