Traonlavané disait
En arrivant chez sa sœur Jeanne :
— Ma sœur Jeanne, dites-moi,
Où est restée ma femme ?
Où est restée ma femme,
Qu’elle n’est pas venue me recevoir ?
— Votre femme est décédée,
Depuis jeudi dernier !
Quand Traonlavané entendit (cela),
Il se rendit chez le recteur ;
Il se rendit chez le recteur,
Et lui demanda :
— Monsieur le recteur, dites-moi,
Avez-vous enterré ma femme ?
— Je n’ai pas enterré votre femme,
Ni entendu dire qu’elle fût morte….
Traonlavané dit
À sa sœur Jeanne, quand il revint :
— Où as-tu mis ma femme ?
Le recteur ne l’a pas enterrée.
Elle est là-bas dans le jardin,
Plantée parmi les fleurs fines !
Quand Traonlavané entendit (cela),
Il la traversa de son épée ;
Il l’a traversée de son épée,
Et a saisi une pelle ;
Et a saisi une pelle,
Pour déterrer sa femme.
Et quand il l’eût déterrée,
Son pauvre cœur se fendit :
Il la plaça sur ses genoux,
Et mourut alors subitement !
Ils sont tous les deux sur les tréteaux funèbres,
Que Dieu pardonne à leurs âmes !
Ils sont morts tous les deux et mis au cercueil,
Près d’aller en terre sainte.[1]
- ↑ Je possède plusieurs versions de ce gwerz, mais sans différences notables, et aucune d’elles ne fournit d’indication suffisante pour retrouver le véritable nom de Traonlavané.