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   Il y a là trois vipères qui couvent un serpent
Destiné à incendier le monde entier.

   Et si mes chères petites bêtes viennent à bien,
Il faudra les nourrir avec une nourriture délicate :

   Ce n’est pas avec du lait de femme qu’ils seront nourris,
Mais avec le sang royal des innocents ;

   Ce sera avec le sang royal des innocents,
avant d’aller à l’église pour recevoir le baptême.

   Je savais tuer l’enfant dans un coin du porche,
Au moment d’être baptisé, et le prêtre déjà habillé... —

   — Or ça, Jeanne, à présent que vous êtes condamnée.
Que faut-il faire pour qu’ils ne produisent pas ? —

   — Les mettre au milieu d’un champ, faire du feu tout au tour,
La terre s’entr’ouvrira pour les engloutir !

   Mais je vous prie de faire un feu d’enfer,
Car s’il s’en échappe un seul, il incendiera le firmament !

   Si j’étais restée encore une année en vie,
J’aurais renversé ce monde !...


Chanté par Marie-Job KADO. — 1849.


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