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Il rencontra la marquise Dégangé,
Accompagnée de la marquise de La Rivière ;

  Accompagnée de la marquise de La Rivière,
Qui était aussi sa marraine.
Dès que la marquise le vit,
Elle lui parla de la sorte :
 
  — Bonjour à vous, mon compère. —
— Et à vous aussi, dit-il, ma commère. —
— Et qu’avez-vous de nouveau,
Pour être de si bonne heure sur pied ? —
 
  — Nous avons du nouveau assez, tous les deux,
Si notre filleul va à la mort ! —
— Notre filleul n’ira pas à la mort,
Si on le donne pour des richesses. —

VI

  Le marquis de Lomaria disait,
En arrivant au palais :
— Mettez mon filleul dans la balance.
Je vous donnerai pour lui son poids de chevance ;

  Mettez-le deux, mettez-le trois fois,
Je vous donnerai son poids à chaque fois,
Et si ce n’est pas encore assez,
Je vous donnerai le poids de ma haquenée par-dessus ! —

  Les gens de la justice, quand ils entendirent,
Mirent le chapeau à la main ;
Ils mirent le chapeau à la main,
Et lui demandèrent excuse :

  — Et quand vous donneriez le poids de cette ville,
Nous ne pouvons le mettre en liberté ;
Nous ne pouvons le mettre en liberté,
Puisque son père est contre lui. —

  Le marquis de Lomaria disait,
En arrivant auprès de la prison :
— Si je trouvais son père ici, sur la rue,
Je laverais mon épée dans son sang ! —

  Quand le jeune baron entendit cela,
Il se jeta à genoux ;
Il se jeta à genoux,
Et demanda la vie de son père :

  — Mon parrain chéri, retournez à la maison,
Et laissez la justice faire son devoir :
Mon père ne connait pas la vérité,
Mais il la connaîtra, s’il plait à Dieu ! —