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   — Si vous n’avez pas été invité,
Venez demain matin et vous le serez. —

   Elle lui plut si bien,
Qu’il la conduisit jusqu’à sa maison ;

   Il l’a accompagnée jusqu’à sa maison;
Hélas elle ne savait pas qui il était !
 
   Le jeune homme lui disait,
En la reconduisant :

   — Jeanne Le Guern, si c’était votre bon plaisir.
Nous serions fiancés ensemble, tous les deux. —

   — Ce n’est pas sur les chemins
Que doivent se faire les fiançailles ;

   Moi j’ai mon père et ma mère vivants,
Et ils seront sur les lieux avant que je m’engage. —
 
   — Et les miens aussi sont vivants.
Mais je ne demande pas leur permission. —
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
   Le jeune homme disait,
En arrivant dans un carrefour :
 
   — Jeanne Le Guern, voulez-vous
Que nous soyons fiancés ensemble, tous les deux ? —

   — Ce n’est pas dans les carrefours
Que doivent se faire les fiançailles ;

   Moi j’ai mon père et ma mère qui vivent encore,
Et il faut qu’ils assistent au contrat. —

   — Les miens aussi vivent encore.
Mais je ne demande pas leur consentement. —
 

III

   Le jeune homme souhaitait le bonjour.
En arrivant chez Jeanne Le Guern :

   — Donnez-moi un escabeau pour m’asseoir.
Et une serviette pour essuyer la sueur ;

   Et une serviette pour essuyer la sueur.
Si je dois être gendre dans cette maison ;
 
   Je vous plairai à souhait.
Car je vous donnerai de l’or et de l’argent ;

   Je vous donnerai de l’or et de l’argent,
Et des biens autant que vous en désirerez ;

   Je vous plairai à souhait.
Car vous aurez de l’or et de l’argent à discrétion —