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  Ne trouverais-je pas un messager,
Qui porterait pour moi une lettre
A Lomaria, mon parrain,
Dont le cœur sera navré ? —

  La geôlière répondit
Au jeune Baron, quand elle l’entendit :
— Préparez votre lettre quand vous voudrez,
On trouvera un messager ;

  On trouvera un messager,
Pour porter des lettres à votre requête ;
Hâtez-vous de les écrire,
J’irai moi-même, s’il le faut. —

  Quand la lettre lui arriva,
Il était dans une salle à prendre ses ébats ;
Nombre de gentilshommes étaient avec lui,
Et tous dans la plus grande gaîté.

  — Salut et joie dans cette salle,
Au marquis de Lomaria le premier ;
Au marquis de Lomaria le premier,
Je lui apporte des nouvelles.

  Prenez un siège et asseyez-vous,
Prenez cette lettre et lisez. —
— Je n’ai pas besoin de siège,
Pour lire un morceau de papier. —

  A peine avait-il pris la lettre,
Que des larmes tombaient sur le papier :
Il n’en avait pas lu la moitié,
Qu’il prit un siège pour s’asseoir :

  Qu’il prit un siège pour s’asseoir,
Son cœur était près de se briser :
— Notre-Dame Marie de la Trinité,
Quel malheur as-tu donc commis ?

  Quel malheur as-tu donc commis,
Toi qui n’as encore que douze ans ? —
Le marquis de Lomaria disait
A ses cochers, cette nuit-là :

  — Attelez mon carrosse,
Pour que nous allions en route cette nuit ;
Pour que nous allions en route cette nuit,
Le temps paraîtra long à nous attendre ! —

V

  Comme il allait par la rue, dans la ville,
Il rencontra la marquise Dégangé,