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  — Notre-Dame Marie de la Trinité,
Quel malheur as-tu commis ?
Quel malheur as-tu commis,
Toi qui n’as encore que douze ans ! —

  Les gens de la justice demandaient,
A la porte du cabinet, ce jour-là :
— Ouvrez la porte du cabinet,
Que nous allions là vous voir. —

  Ervoanik Le Lintier répondit
Aux gens de la justice, quand il les entendit :
— Je n’ouvrirai pas mon cabinet,
Que je n’aie entendu votre requête. —

  — Nous sommes dix-huit archers de Rennes,
Venus pour vous conduire en prison.
Ervoanik Le Lintier, consolez-vous,
Car pour votre père, il ne vous console pas. —

  Dès que Ervoanik Le Lintier entendit cela,
Il sauta sur l’aire de la maison ;
Trois fois il tomba à terre,
Les gens de la justice le relevèrent.

  — Notre-Dame Marie de la Trinité,
Quel malheur ai-je donc commis ?
Quel malheur ai-je donc commis,
Que mon père me fait arrêter ! —

  Ervoanik Le Lintier disait
Aux gens de la justice, en ce moment :
— Je vous suivrai où vous voudrez,
Mais, au nom de Dieu, ne me liez pas !

  Je suis son fils, il est mon père,
Et il est bon de lui obéir. ... —

IV

  Ervoanik Le Lintier disait,
En arrivant dans la ville de Rennes :
— Où est la prison ici
Où le pauvre orphelin doit aller ? —

  La geôlière répondit
Au jeune Baron, quand elle l’entendit :
— Hélas ! on trouvera facilement une prison.
Puisqu’il n’y a ni sujet ni raison (de vous enfermer) !

  Le jeune Baron disait,
Un jour, dans sa prison :
— Notre-Dame Marie du Kreiz-ker,
Ne trouverais-je pas un messager ?