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  Gens de la justice, pour vous mettre,
Si vous ne rendez pas bonne justice :
Donnez à ma marâtre une mort terrible,
Et faites payer les frais à mon père ! —

X

  Le seigneur de Lomaria disait
Au baron Le Lintier, ce jour-là :
— Belle avance pour votre lignée,
Que de faire mettre à mort vos enfants ! —

  Le vieux Le Lintier répondit
A Lomaria, quand il l’entendit :
— Un jardin sarclé n’en vaut que mieux,
Quand les mauvaises herbes y ont poussé ! —

XI

  Le jeune archer disait,
En arrivant chez le vieux Le Lintier :
— Bonjour et joie à tous en cette maison,
Où est la baronne Le Lintier, que je ne la vois ?

  Où est la baronne Le Lintier, que je ne la vois,
Car je suis venu la chercher ici :
Il y a un banquet à Rennes,
Et vous êtes priée d’en faire les honneurs. —

  Quand la baronne entendit,
Elle mit son plus bel habit ;
Elle mit son plus bel habit,
Pour aller au banquet à Rennes.

  La baronne Le Lintier disait,
Assise sur la potence (l’échafaud ?) :
— Si j’avais su que je venais ici à la mort,
Je n’aurais pas mis mon plus bel habit ;

  Je n’aurais pas mis mon plus bel habit.
Pour le laisser au bourreau à user ! — (1)


Chanté par Marie-Josèphe Kerival.Keramborgne, 1848.


(1) VARIANTE.


  Ervoanik Le Lintier disait,
En arrivant sur la potence :
— Je vois d’ici la maison de ma mère et de mon père,
Je voudrais la voir en feu et en sang !

  Je vois ma marâtre dans ses chambres,
Qui joue du biniou ;
Elle joue du violon,
Peur apprendre à ses filles la cadence ! ... —

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