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  — Si je savais, mon seigneur le Baron,
Que vous songiez à faire affront à la fille de Hamon,
Je casserais pinte et verre aussi,
Et me jetterais par la fenêtre ! —

  — Je suis étonné de vous entendre, Yvonne,
Vous ne jouissez pas de votre raison ! —
Yvonne Hamon disait,
En se couchant dans le lit du Baron :

  — Si je savais, mon seigneur le Baron,
Que vous songiez à faire affront à la fille de Hamon,
Si je savais cela, seigneur Baron,
Je me plongerais un couteau dans le cœur ! —

  Le jeune Baron disait
A Yvonne, en l’entendant :
— Je suis étonné de vous entendre, Yvonne,
Vous ne jouissez pas de votre raison ! —

II

  Le jeune Baron disait,
A la cuisinière, le matin :
— Faites bien déjeuner Yvonne,
Pour la remercier —

  Yvonne Hamon disait,
A mesure qu’elle approchait de chez elle :
— Seigneur Dieu, que dirai-je,
Quand j’arriverai à la maison ?

  Que j’ai passé la nuit en ville.
Parce que j’ai été tourmentée par la fièvre ?...
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

III

  La pauvre veuve disait.
En arrivant chez le médecin :
— Voudriez-vous examiner les eaux d’une fille,
Qui est malade depuis huit mois de la fièvre ? —

  Le médecin répondit
A la pauvre veuve, ce jour-là ;
— Celle a qui appartient cette eau,
Est enceinte de huit mois ;

  Elle est enceinte de huit mois et demi ;
Oui, enceinte de huit mois et demi,
Et quand vous arriverez à la maison,
Son terme sera venu.