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  Si Kermorvan (1)[1] était encore en vie.
Il te ferait, Kerdalouarn,

  Oui, Kerdalouarn, il te ferait
Manger l’acier et le fer,

  Et la chair sur tes os
Mais tu es damné dans l’enfer ! —


Chanté par une bûcheronne, en Loguivi-Plougras, — 1861.


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LE COMTE DES CHAPELLES.
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I

  Le comte Des Chapelles, frère du Marquis,
Est en prison à Paris.

  — Et quel crime a-t-il donc commis,
Le comte Des Chapelles, pour être mis en prison ? —

  — Il a commis un assez grand crime,
Il a tué le page du roi !

  Il a tué le page du roi,
En sa présence, d’un coup d’épée !

II

  — Notre-Dame Marie-du-Kreiz-ker,
Ne trouverais-je pas un messager,

  Qui me portât une lettre,
Pour dire au Marquis de venir à la maison ? —

  La geôlière répondit
Au comte Des Chapelles, quand elle l’entendit :

  — Ecrivez votre lettre quand vous voudrez,
On trouvera bien un messager ;

  On trouvera bien un messager.
On enverra le messager de la poste. —

  1. (1) Guermorvan ou Kermorvan, était la principale maison noble de la commune de Louargat, au pied de la montagne de Bré ; Le manoir noble de Logdu se trouve aussi dans la même commune. Je ne sais à quel fait historique rattacher cette ballade, dont l’imprécation de la fin me parait bien énergique et bien belle.