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IV

  Le seigneur de Logdu disait,
Bn arrivant dans la ville de Rennes :

  — Ne trouverai-je pas un habit de prêtre
Pour aller écouter à la cour ? —

  Et lui de choisir un habit de velours noir,
Et aussitôt d’aller ainsi vêtu à la cour ;

  D’aller aussitôt ainsi vêtu à la cour,
Si bien que Logdu a été pris. —

  — Puisque vous êtes venu de vous-même à Rennes,
Nous vous avons pris ;

  Quant à aller vous chercher, nous ne l’aurions pas fait ;
Vous vous êtes condamné vous-même.

  Vous avez enlevé une jeune fille,
Dont vous avez fait votre femme ;

  Vous avez fait d’elle votre femme,
Mais la cour ne l’a pas approuvé —

V

  Le seigneur de Logdu disait,
En montant le dernier degré de l’échelle :

  — Je vois venir ma femme,
Tenant un plat d’argent doré,

  Tenant un plat d’argent doré,
Pour mettre ma tête, quand elle sera coupée.

  Elle porte (dans son sein) un fils ou une fille,
Qui jamais ne connaîtra son père ! —

  Naïk Gwazarc’hant, quand elle a vu,
S’est évanouie sur le lieu.

  Naïk Gwazarc’hant a été portée
Dans les faubourgs, où elle est revenue à elle.

  Et quand elle revint, elle dit :
— Donnez- moi une épée nue !

  Donnez-moi une épée nue,
Et s’il y a malheur, j’en causerai davantage encore.

  Si je trouve ma mère à Rennes,
Je lui plongerai mon épée dans le cœur !

  C’est elle qui est cause de la mort de mon mari,
Le plus beau gentilhomme qui fût au monde :

  Je n’étais pas digne de lui,
Ni par mes biens, ni par ma beauté.