Cent écus d’or il m’a coûté
D’attendre ma maîtresse pour nous marier :
Cent écus viennent, cent écus s’en vont,
Cent écus d’or ce n’est rien ;
Cent écus d’or ce n’est rien,
À un jeune homme pour mener joyeuse vie.
Quand j’allais à l’étude et à l’école,
Je saluais ma douce sur le seuil de sa porte ;
Je la saluais de loin :
— Bonjour, ma douce demoiselle ;
Je vous salue de loin,
Si j’étais près de vous, je ferais mieux !
— Descendez, Kloarec, venez dans la maison,
Pour me parler de vos études. —
Je ne descendrai ni n’entrerai dans la maison,
Ni ne vous parlerai de mes études ;
Mais je vais à Tréguier,
Pour recevoir mes derniers Ordres. —
— Descendez, Kloarec, venez dans la maison,
Et parlez-moi de vos études. —
— S’il vous faut des nouvelles de mes études,
Je vous en conterai tout-à-l’heure :
Dix-huit tailleurs sont dans ma maison,
Occupés à me faire des habits neufs ;
À me faire des habits de satin gris,
Pour aller à l’étude à Paris. —
— Mon doux Kloarec, dites-moi,
Pourquoi allez-vous à l’étude :
Pourquoi allez-vous à l’étude,
Si vous avez dans l’esprit de vous marier ;
De vous marier et prendre femme,
Vous moquez-vous donc de moi ? —
— Je ne me moque pas de vous,
Ni ne voudrais le faire ;
Je ne voudrais pas le faire,
Ni me trouver où on le ferait :