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  — Si c’est demain le jour de ma noce,
Je vais me mettre au lit, pour dormir,
Afin de me lever demain de bonne heure,
Ma mère, pour m’habiller ;

  Ma mère, pour me préparer
A accompagner Yves Gélard, pour nous marier. —
Renée Le Glaz disait
A sa petite servante, ce jour-là :

  Petite servante, si vous m’aimez,
Vous porterez une lettre pour moi ;
Vous porterez une lettre pour moi
A Kerversault, à mon doux Kloarek. —

II

  La petite servante disait
En arrivant à Kerversault :
Bonjour et joie à tous dans cette maison,
Le jeune Kloarek, où est-il ? —

  — Il est malade sur son lit,
Du regret de sa douce jolie Renée ;
Du regret de sa douce jolie Renée,
Petite servante, consolez-le. —

  — Kloarek, prenez cette lettre
De votre douce jolie Renée. —
Le pauvre Kloarek disait,
En lisant la lettre :

  — D’après ce que dit cette lettre,
Elle n’a pas trois jours à vivre ;
Elle n’a pas trois jours à vivre,
Et moi, je n’ai pas trois heures, je pense !

  Prenez, petite servante, une pièce de deux écus,
Pour la peine que vous avez prise. —

III

  Renée Le Glaz disait,
A la fenêtre de sa chambre, ce jour-là :

  — Je vois venir la compagnie,
Ils passent par le bois de Dizes ; (1)[1]
Yves Gélard est en tête,
Et je lui donne ma malédiction ;

  Je lui donne ma malédiction
Pour être venu chercher femme dans ce pays ;
Assez de filles étaient dans sa contrée,
Pour ne pas vouloir en avoir d’autres malgré elles !

  1. (1) Une autre version porte koad ar Varones, bois de la Baronne.