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  — Yves Gélard, dites-moi,
Me laisserez-vous entrer dans la maison ;
Me laisserez-vous entrer dans ce manoir,
Pour faire mes adieux au fils aîné ? —

  — Pour à présent, vous n’irez pas,
En retournant à la maison, je ne dis pas. —
— Le trouve mauvais qui voudra,
Je descendrai à Kerversault ! —

  Quand Renée entra dans la maison,
Son cœur fut brisé ;
Le pauvre corps était sur les tréteaux funèbres,
Que Dieu pardonne à son âme !

  Elle met sa tête sur ses genoux,
Et meurt auprès de lui !
On cherche des linceuls pour les ensevelir,
On allume de la lumière, pour les veiller.

  Tous les gens de la maison dirent
Qu’il fallait les mettre tous les deux dans la même fosse ;
Qu’il fallait les mettre tous les deux dans le même tombeau,
Puisqu’ils n’ont pas été dans le même lit !


Chanté par ma mère, Rosalie Le Gac.
Keramborgne, 1845.


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RENÉE LE GLAZ.
SECONDE VERSION.
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I

  Renée Le Glaz demandait
A sa mère, un lundi matin :
— Qu’y a-t-il de nouveau dans cette maison,
Que la broche est au feu ?

  Que la broche est au feu,
Ainsi que le grand pot de fer, et le petit ? —
— Je suis étonnée, ma fille, de vous entendre,
Puisque c’est demain le jour de votre noce ! —

  — Comment, demain le jour de ma noce,
Et moi qui ne suis pas fiancée ! —
— Vous étiez dans votre lit, bien endormie,
Quand vous avez été fiancée par votre père. —