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PONTPLANCOAT.
PREMIÈRE VERSION.
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I

  — Petite Marguerite, ma fille gentille,
Je veux vous parler de vous marier,
De vous marier à Pontplancoat,
Qui est, à mon avis, un bon veuf. —

  — Si vous me mariez à Pontplancoat,
Adieu à la danse et aux ébats ;
Adieu aux ébats et à la danse,
Adieu à tous les plaisirs ! —

II

  Trois mois entiers ont duré
Les solennités de la noce ;
Solennités, bals, danses,
Des visites tous les jours à la noblesse. ...

  Une lettre est arrivée au seigneur,
Pour se rendre aux états, à Rennes ;
Pour se rendre aux états, à Rennes,
Et abandonner tout, femme et biens.

III

  Le seigneur de Pontplancoat disait,
Une nuit, à son petit page :
— J’ai fait un songe cette nuit
Qui m’inquiète, je pense ;

  (J’ai rêvé) que Madame est en couches,
Depuis trois jours et trois nuits ! —
Le petit page répondit
A Pontplancoat, quand il l’entendit :

  — Mon bon maître, dormons tous les deux,
Et ne croyons pas aux songes ;
Ne croyons pas aux songes,
Les songes sont tous menteurs ! —

  Le seigneur de Pontplancoat disait
A son petit page, cette nuit-là ;
— Attelez le cheval à mon carrosse,
Il faut que j’aille à Pontplancoat, cette nuit. —