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II

  La Baronne disait,
A la fenêtre de sa chambre, ce jour-là ;
— Qu’y a-t-il de nouveau dans cette maison,
Que le château tremble de la sorte ? —

  Quelles nouvelles dans la maison,
Que le château tremble de fond en comble ? —
Une petite servante était dans la maison,
Et y servait depuis longtemps,

  Et elle dit à sa maîtresse :
— Il y a quelque chose de nouveau,
Je vois revenir Guillaume Le Bélec,
Et je ne vois pas le Baron mon maître. —

  La Baronne, dès qu’elle l’entendit,
Descendit l’escalier tournant ;
Elle est descendue par l’escalier tournant
Et a dit à Guillaume Le Bélec :

  — Guillaume Le Bélec, dites-moi,
Votre maître le Baron, où est-il allé ? —
Guillaume Le Bélec répondit
A la Baronne, sitôt qu’il l’entendit :

  — Mon maître est allé à Paris,
Pour saluer le roi Louis,
Et il a acheté une haquenée,
Le petit cœur de son cheval était trop gai. —

  La Baronne répondit
A Guillaume Le Bélec, quand elle l’entendit :
— Guillaume Le Bélec, si vous m’aimez,
Vous me direz la vérité ;

  Dites-moi la vérité,
Et je vous achèterai un habit neuf,
Un habit neuf, avec passements,
Qui sera beau pour un jeune homme. —

  Guillaume Le Bélec répondit
A la Baronne, sitôt qu’il l’entendit :
— Notre-Dame Marie de la Trinité,
Je ne puis pas vous le nier !

  Je ne puis pas vous le nier,
Le Baron mon maître a été tué ;
Le Baron mon maître a été tué
Par le traître Rosmadec ! —

  Quand la Baronne entendit cela,
Elle tomba trois fois à terre ;
Trois fois à terre elle est tombée,
Le jeune Baron l’a relevée :