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  — Seigneur Dieu, que faire ?
Notre maître le Baron a été tué !
Quand il s’est baissé pour ramasser ses boucles,
Rosmadec le traître l’a traversé de son épée ! —

  Quand la Baronne a entendu,
Elle est tombée trois fois à terre ;
Elle est tombée trois fois à terre,
La petite servante l’a relevée.

  Quand le jeune Baron a appris,
Il a dit à sa mère la Baronne :
— Ma mère chérie, ne pleurez pas,
Moi, j’aurai la vie de Rosmadec ! —

IV

  Et quand il fut arrivé à l’âge de quinze ans,
Il a dit à sa mère la Baronne :
— Ma mère la Baronne, si vous m'aimez,
Vous me donnerez l’épée de mon père ;

  Vous me donnerez l’épée de mon père,
Pour aller trouver Rosmadec ;
Pour aller trouver Rosmadec,
Car il faut que j’aie sa vie ! —

  Le jeune Baron disait.
En arrivant chez Rosmadec :
— Bonjour et joie à tous dans cette maison,
Rosmadec, où est-il ? —

  La gouvernante répondit
Au jeune Baron quand elle l’entendit :
— Il est là-haut, dans sa chambre,
Allez le trouver, si vous voulez. —

  — Je n’irai pas le trouver dans la chambre,
Mais il descendra quand il en sera prié. —
Quand Rosmadec entendit cela.
Il mit la tête à la fenêtre ;

  Il a mis la tête à la fenêtre
Et a dit au jeune Baron :
— Jeune Baron, retire-toi de là.
Car j’ai pitié de ton sang ! —

  — N’ayez nulle pitié de mon sang,
Puisque vous n’en aviez pas de celui de mon père :
Et hâtez-vous de descendre,
Ou je mettrai le feu à tous vos biens !

  Hâtez-vous de venir jouer (de l’épée) avec moi,
Ou je mettrai le feu à votre maison ;
Ou je mettrai le feu à votre maison,
Et vous laisserai brûler au milieu ! —