Il s’est baissé pour ramasser ses boucles (de souliers).
Le traître l’a traversé (de son épée) !....
Le seigneur Baron disait
A son petit page, en ce moment :
— Guillaume Le Bélec, mon bon serviteur,
Va quérir un prêtre, pour me confesser,
Un médecin pour arrêter mon sang,
Pour que j’aie la vie de Rosmadec ! —
Guillaume Le Bélec dit
A son maître le Baron, quand il l’entendit :
— Mieux vaudrait faire votre testament,
Pendant que vous avez votre entendement. —
Le premier testament qu’il fit,
Ce fut d’offrir son âme à Dieu :
— Guillaume Le Bélec, mon bon ami,
Vous allez à la maison, moi je n’y vais pas :
Faites mes compliments à ma femme,
Mais ne lui dites pas que j’ai été tué ;
Mais dites lui que je serai allé à Paris,
Pour saluer le roi Louis ;
Dites que je serai allé à Paris,
Pour saluer le roi Louis,
Et que j’ai acheté un nouveau cheval,
Le petit cœur de mon cheval était trop gai. —
La baronne demandait
A Guillaume Le Bélec, ce jour-là :
— Guillaume Le Bélec, dites-moi,
Où est allé votre maître le Baron ? —
— Mon maître est allé à Paris,
Pour saluer le roi Louis,
Et il a acheté un nouveau cheval,
Le petit cœur de son cheval était trop gai. —
Guillaume Le Bélec disait,
Quand il était à souper, cette nuit-là :
— Savoir qui aura la hardiesse
D’annoncer la nouvelle à Madame ?
D’annoncer la nouvelle à Madame,
Que notre maître le Baron a été tué ?
Quand il s’est baissé pour ramasser ses boucles,
Rosmadec le traître l’a traversé de son épée ! —
La petite servante, quand elle entendit,
Monta aussitôt par l’escalier tournant ;
Elle est montée par l’escalier tournant,
Et a dit à la Baronne :