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LE SEIGNEUR DE ROSMADEC.
PREMIÈRE VERSION.
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I

  Entre Rosmadec et le Baron[1]
S’est élevé un petit désaccord,
Au sujet d’une avenue d’arbres
Qui leur appartenait de compte-à-demi.

  Le seigneur de Rosmadec disait
Qu’il voulait avoir le choix des arbres ;
Qu’il voulait avoir le choix des arbres,
Et ses héritiers après lui.

  — Avant d’avoir le choix des arbres,
Il te faudra les gagner ! —
Le seigneur de Rosmadec disait
Au seigneur Baron, ce jour-là :

  — Allons tous les deux au Pré-Neuf
Pour jouer un coup d’épée. —
— Moi, je n’irai pas jouer de l’épée,
Il faut que j’aille à la messe :

  — Allons tous les deux à la messe.
Pour conjurer le mauvais sort ;
Allons à la grand’messe et aux vêpres,
Qui conjurent beaucoup de mauvais sorts. —

  Nous n’irons pas à la grand’messe,
Il faut aller jouer de l’épée ;
Allons tous les deux au Pré-Neuf,
Pour jouer un coup d’épée. —

II

  Arrivés au Pré-Neuf,
Ils se sont mis à jouer de l’épée ;
Et quand ils eurent commencé à jouer de l’épée,
Le seigneur Baron gagnait (avait l’avantage).

  Le seigneur Rosmadec dit
Au seigneur Baron, qui avait l’avantage :
— Baron, ramasse tes boucles,
Si je marche dessus je les briserai. —

  1. Variante :

      En l’année mil sept cent quatorze,
    Quand les états furent tenus a Nantes :
    — Allons tous aux messes,
    Ensuite nous nous battrons ! —