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IANNIK LE BON-GARÇON.
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I

  Marchands de Paris, marchands de Rouen,
Quand vous irez à Carhaix, à la foire de la Toussaint,
N’allez pas loger dans la grande maison de Rohan. (1)[1]

  Iannik le Bon-Garçon n’a pas suivi ce conseil,
A la grande maison de Rohan il est allé loger.

  — Dites-moi, hôtesse, serai-je logé,
Et (trouverai-je) une belle écurie pour mettre mes chevaux ? —

  — Descendez, marchand, descendez et entrez dans la maison,
  Et mettez vos chevaux à l’écurie ;

  Mettez vos chevaux à l’écurie,
Mon premier valet va les abreuver.

  Approchez, marchand, approchez du feu,
Pour prendre une goutte, en attendant votre souper.

  Vous aurez à souper des poissons d’eau douce,
Quand mon mari sera revenu de la foire de la Toussaint,

  Petite servante Marguerite, dépêchez-vous vite
D’allumer la chandelle et de souffler le feu ;

  D’allumer la chandelle et de souffler le feu,
Et d’aller faire le lit du petit marchand. —

II

  Quand entra le marchand, quand il entra dans sa chambre,
Il tirait des sons clairs de son fifre d’argent ;

  Il tirait des sons clairs de son fifre d’argent,
Et réjouissait le cœur de la jeune fille.

  Quand la servante Marguerite alla faire le lit,
Iannik le Bon-Garçon badinait avec elle ;

  Iannik le Bon-Garçon badinait avec elle,
La servante Marguerite soupirait en le regardant.

  1. (1) Une autre version connue sous le titre de : Ar Marc’hadour bihan, Le petit Marchand, débute ainsi :

      Un petit marchand de la ville de Rouen
    Est allé à Carhaix, à la foire de la Toussaint,

      Pour acheter deux couples de vaches et une couple de bœufs,
    Et gagner dessus à la foire neuve.